Amoureuse de la faune sauvage, j’ai été émerveillée devant les centaines d’éléphants croisés en Thaïlande. Dans la rue, dans les parcs, ils sont partout. Je rêvais d’une rencontre plus intense et j’ai cédé à la tentation d’un trek incluant une balade à dos d’éléphant. Ce sera la première et la dernière fois. Je vous explique pourquoi.
The « Elephant Life Adventure »
J’ai quand même un peu réfléchi avant de choisir où j’irai. Je me suis renseignée sur les parcs qui traitent le mieux possible les animaux. J’entends parler du Baanchang Elephant park, une ONG qui récupère des éléphants des cirques et des parcs illégaux. Ils avouent continuer à enchainer les éléphants et à utiliser le bull hook, cet objet qui sert à contrôler les éléphants, pour des raisons de sécurité et non de cruauté. Ils sont contre la séparation de la mère et de son bébé et contre le fait de les faire danser, peindre ou de les faire tenir sur 2 pattes. Ils ont l’air plutôt transparents quoi.
N’ayant pas beaucoup de temps, je voulais coupler la visite du parc avec un trek en montagne. Je trouve une offre parfaite de 3 jours, mais je ne fais pas attention à une mention pourtant essentielle : « Day 1 : Enjoy elephant riding through the jungle for 1 hour (not Baanchang Elephant Park) ». Le Baanchang park est prévu pour les day 2 et 3. L’offre complète est largement au-dessus des tarifs des autres parcs. A priori, il ne s’agit pas de tourisme de masse, mais de tourisme responsable, donc cher.
Du rêve au cauchemar
Nous arrivons dans un premier parc qui, donc, n’est pas le Baanchang Park. Première vision des éléphants enchainés. Ils peuvent à peine bouger. Ils portent des nacelles super lourdes… sans parler des touristes qui chargent un peu plus la meule. Je les vois partir au loin, traverser une rivière et continuer de l’autre côté. Je monte à mon tour sur la nacelle d’une maman éléphant. Son bébé nous suivra. Tout le monde à l’air content, on enchaine les photos et j’essaye d’apprécier le moment même si être sur cet éléphant à 2 sur une énorme nacelle, avec mes grosses chaussures de randonnées me met mal à l’aise…
Après une petite heure de balade, presque arrivés au campement, la maman éléphant commence à s’agiter. Je comprends vite qu’elle veut rattraper son bébé qui est parti plus loin devant. Malgré les tentatives du cornac (le maitre de l’éléphant) de la calmer à coup de bull hook, elle cavale à son tour et débarque en furie dans le campement.
Évidemment, elle s’en fout un peu qu’on soit sur son dos, ce qu’elle veut, c’est retrouver son petit. Sauf qu’il s’est réfugié sous une haute hutte en bois couverte de tôles pour aller tenter de piquer un peu de cannes à sucre et de bananes. La mère veut rentrer elle aussi. Sauf qu’elle peut passer sous la hutte… nous non ! A ce moment, j’ai cette horrible vision de mon corps coupé en 2. On se regarde rapidement avec Max, mon compagnon d’infortune, on commence à détacher la barre de la nacelle et à compter jusqu’à 3 pour se préparer à sauter sur le toit… à la Indiana Jones, voyez !
On n’a pas eu à sauter puisque le cornac l’a stoppé juste à temps, notre ventre à quelques centimètres de la tôle. Hmm, je m’en souviendrai de cette petite balade bucolique.
Cette expérience un peu violente m’a rappelé 2 choses :
- La vie est courte
- Les éléphants ne devraient pas être là
Monter à dos d’éléphant : une attraction touristique cruelle
A mon retour en France, je me renseigne sur ce commerce des balades à dos d’éléphants et je découvre l’horreur. Ces animaux sont littéralement torturés pour pouvoir être montés.
Alors, je vous explique en gros comment ça se passe. Les éléphants sont capturés dès leur plus jeune âge et bien souvent dans leur milieu sauvage. L’éléphanteau est séparé de sa mère et enfermé dans une cage aussi grande que lui. Il est attaché, battu, affamé, assoiffé et gardé éveillé. Les cornacs frappent avec le bull hook (un bâton avec une pointe et un crochet au bout) aux endroits les plus sensibles : oreilles, têtes, articulations…
C’est un rituel de mort spirituel appelé « phaajan » (qui signifie « broyer ») qui permet aux cornacs d’avoir un contrôle total sur l’animal. On dit que l’éléphant a une très bonne mémoire. Il se rappelle ainsi de ce que l’Homme lui a fait subir. Il vivra alors dans la peur et la soumission pour ne pas revivre ce rituel. En cas de désobéissance, le cornac saura le lui rappeler en frappant aux endroits sensibles.
Le rituel en image [Âmes sensibles, s’abstenir]
Une fois brisé, l’éléphant doit encore être dressé pour amuser la galerie. On lui apprend alors à danser, à peindre, à se mettre sur 2 pattes. Il parait que les touristes adorent et qu’ils payent cher pour voir ça. Alors forcément, ça justifie tout.
Je vous conseille le très bon article du blog Seth et Lise sur le sujet pour plus de détails.
Le Baanchang Elephant Park
Revenons à nos moutons… Après cette mauvaise expérience dans le premier camp, on m’emmène enfin à celui où je souhaitais me rendre, le Baanchang.
L’ambiance est complètement différente. L’accueil y est super et on nous explique tout : comment vivent les éléphants, pourquoi ils sont ici, quelles sont les différences entre les éléphants d’Afrique et ceux d’Asie…
Après une bonne nuit de sommeil dans une belle chambre du parc, je vis une journée complète au rythme de l’éléphant… Je leur donne à manger, les emmène en balade, et me baigne avec eux. Ce dernier moment était celui que j’attendais depuis le début. C’était magique. C’était ça, ce que je voulais. M’occuper de ces éléphants blessés par la vie et trahis par les Hommes. Leur rendre la pareille et être à leur service. J’aurais pu rester là, pendant des heures, à les observer et à essayer de lire dans leurs yeux.
Le parc n’est cependant pas exempt de toute critique et des dysfonctionnements me sont apparus : il est possible de monter à dos des éléphants. Ils sont montés à cru mais montés quand même et souvent par 2 personnes en même temps. C’est beaucoup pour l’éléphant qui ne devrait pas être monté du tout.
Pour être montés, les éléphants obéissent aux cornacs. Ils ont donc été dressés pour ça. Les cornacs ont gardé leur bull hook. Je ne me souviens pas les avoir vu l’utiliser mais le simple fait qu’ils l’aient sur eux me gêne. De même que de voir les éléphants enchainés.
Pouvoir rencontrer les éléphants malgré tout ?
J’entends souvent parler de l’Elephant Nature Park qui est un peu sur le même principe de sauvetage des éléphants mal en point, sauf que là-bas, on ne les monte pas. Certains cependant disent qu’ils ne sont pas si éthiques que ça… Eléphants fatigués par les tours, frappés, dressés pour jeter de l’eau sur les trop nombreux touristes.
Pour une expérience plus authentique, mieux vaut se rendre dans les sanctuaires qui n’organisent pas de tours et permettent d’observer simplement les éléphants. Vous pouvez aussi devenir volontaire et ainsi vivre au jour le jour au rythme des animaux tout en vous occupant d’eux.
L’animal, facteur d’économie touristique
Je vous ai parlé ici exclusivement de l’éléphant, mais bien d’autres animaux sont pris pour des objets de cirque : les tigres, les lions, les ours, les tortues, les dauphins, les singes, les orques, les serpents, les crocodiles…
Tous ces parcs où l’animal n’agit pas comme dans son milieu naturel doivent vous mettre la puce à l’oreille et vous convaincre de ne pas vous y rendre. Contribuer à l’économie locale est une chose. Cautionner le massacre, la décadence et la maltraitance d’animaux sauvages en est une autre.
Pour finir, voici une vidéo pleine de second degré (en anglais) :
En tant que consommateurs, nous avons le pouvoir de stopper tout ça. Ce commerce répond à la loi de l’offre et de la demande. Moins il y aura de demande, moins il y aura d’offre, c’est mathématique. Soyons responsables.
je trouve drole et pathetique a la fois tous ces commentaires indignés.
on monte sur le dos d’éléphant quelle horreur
hannibal 200 ans avant jesus aurait traverse les alpes grace aux eléphants
mais cette pratique serait une pratique mercantile du mode actuel
on monte aussi sur des chevaux.combien de nos amis ethiques emmenent leurs enfants dans les centres equestres
et les chameaux et dromadaires? on monte ou pas?
bref les zoologues en cartons et les occidentaux donneurs de lecons vous me ……
voir un éléphant déambuler dans les rues de bangkok ou peiner sur le bitume d’ayuthaya ca fait peine
mais avoir le bonheur et le privilége e se balader dans une foret sur le cou d’un éléphant , sentir cette puissance impressionante , avoir ces gros poils qui vous piquent les cuisse quel bonheur
Moi ce sont les trolls 2.0 qui me gonflent !
Je ne vois pas où est le bonheur de monter sur un éléphant triste, malheureux et pas à sa place. Un bonheur égoïste sûrement… ou sadique peut-être.
Je vous conseil vivement Elephant Nature Park (Chiang Mai) et Elephant Haven thailand (Kanchanaburi).
Les deux meilleures façons de rencontrer des éléphants en Thaïlande sans leur nuire!
Merci pour tes conseils. Je ne connais pas Elephant Haven… Les éléphants n’y sont pas montés ?
Je trouve que c’est un manque de respect, et surtout, que c’est cruel de maltraiter les éléphants et les forcer à obéir pour le plaisir des touristes. À leur place je n’aurais jamais accepté de grimper sur cet animal !
Et bien alors, voilà une gourde magnifique. Perso, je n’emmène que des bouteilles d’eau quand je sors. Pour changer un peu, je crois que je vais aussi m’acheter une
Article très intéressant qui devrait faire réfléchir l’Homme. J’ai également monter un éléphant en Inde pensant qu’il était bien traité mais ce ne fut pas le cas. Plus jamais je ne referai cette expérience par respect pour ces animaux qui mérite une vie bien meilleure…
On apprend de ses erreurs ! L’important c’est d’en être conscient pour éviter de recommencer 😉
Je vous recommande à tous Ganesha Park si vous voulez vivre une expérience hors du commun avec des éléphant bien traité et non exploité. C’est un endroit magnifique, on peu y faire du volontariat à la semaine. Les éléphants y sont heureux, c’est très familial. Je n’y suis personnellement pas encore aller, mais tout les retousr que j’ai eu d’amis défenseures des animaux étaient plus que positif et les vidéos et articles qu’on trouve sur ce Park donnent vraiment envie.
En es-tu sûre ?? Les éléphants sont montés… Rien que pour ça, tu ne devrais pas dire qu’ils ne sont pas exploités. D’après leur propre vidéo promotionnelle, ils peuvent monter jusqu’à 3 dessus ! Ensuite, observe bien comment les cornacs agissent sur les éléphants. A chaque fois que l’éléphant fait qqch, c’est parce que le cornac le lui a ordonné par des pressions à différents endroits avec le bull hook ou les pieds : pression sur le côté = jeter de l’eau sur les touristes / pression sur le dos avec le pied = plonger dans l’eau. Le camp est sans doute mieux que la plupart mais tout de même… de là à parler de défense des animaux ! 😉
Hello Pauline, quelle expérience épouvantable, je comprends tout à fait ton point de vue. Je t’ai précisé un peu de mon expérience sur mon article 😉
Bonjour Pauline,
Je viens de lire ton article et je suis d’accord avec toi, les éléphants ne sont pas faits pour être montés. Jamais.
Après, mon expérience en Thaïlande a été avec le Elephant Nature Park et je suis pas certaine de ce que tu entends par tours et dressage dans les échos négatifs que tu as entendus.
De ce que j’ai vu sur ma journée là bas, les éléphant, qui ne sont pas attachés mais circulent en total liberté, ont des espaces complément isolés du grand public (derrière la rivière) où seuls les mahouts peuvent aller. Les elephants ne viennent dans les parties ouvertes au tourisme que s’ils le veulent. (Bon ils ne sont pas fous, ils savent où est la nourriture !!) Les elephants sont en effet pr beaucoup sauvés de l’industrie du bois, des cirques/shows, des rues où ils sont utilisés comme « mendiants » et beaucoup ont été abîmés (aveugles, mutilés. ..) par cette vie antérieure.
Maintenant, les seuls activités disponibles pour une visite d’une journée dans ce sanctuaire sont 1-leur donner à manger (visiteurs sur plateforme), visite des installations (et observation des éléphants dans la zone grand public, là on peut en toucher certains (si le guide donne son go) et prendre des photos et le bain ( ce qui est plutôt une bataille d’eau autour de quelques éléphants -1 par groupe de 8 personnes- qui mangent des fruits dans l’eau. Ils ne participent pas vraiment). En revanche, on peut observer les elephants se baigner eux comme ils le font dans la nature. Impossible pr une visiteur d’y participer.
Il me semble que le nombre de visiteurs est limité par jour en fonction notamment du nombre de visiteurs/bénévoles qui restent plus longtemps. Du coup, pour moi ce centre est quaisement le seul en Thaïlande qui est véritablement un sanctuaire. En tous cas, dans les relations/activités tourisme.
Au Laos, il semblerait qu’il y ait aussi 1 seul véritable sanctuaire. Minimum 2 jours/1 nuit. Ce centre est à 2h de route au sud de luang prabang.
Nous sommes tous responsable! Mais les adultes devraient montré l’exemple pour la génération future et surtout ne pas faire les même erreurs : ce taire et ne rien dire, laissé faire ou faire comme ci on ne voyez pas! On sont les responsables du pays? Ou sont les dirigeant, la protection des animaux ? Cet pratique et utilisé depuis pas mal de temps maintenant mais pourtant personne n’as réagit car c’est tout un système qui et derrière qui et d’accord avec ça! Ils ramène du touriste et de l’argent! Beaucoup on écrit sur ce genre de pratique mais rien n’as changé au contraire sa à dégénèré ! On ne peux rien faire à part être différent de tous ces touristes!