Des rizières, il y en a beaucoup en Asie. Mais les rizières en terrasse de Yuanyang, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont un des trésors du Yunnan. Un paysage hors du commun, façonné par la minorité Hani pour la cultivation du riz et pour faciliter l’irrigation des ces dernières.
Arrivée à Zhongzhai
Je suis arrivée de nuit à mon hôtel, The Twelve Manor, depuis Kunming après 9 heures de route. Il faut normalement en compter 7 mais un pont endommagé nous a obligé à faire un détour.
Impossible de voir quoi que ce soit dans la nuit noire, à part des milliers d’étoiles dans un ciel dégagé et sans pollution lumineuse. C’est déjà un beau spectacle ! Je suis en effet dans le tout petit village de Zhongzhai, avec très peu de lampadaires et dont l’hôtel est accessible uniquement par l’escalier qui descend de la route principale aux rizières.
Lever de soleil sur les rizières
Je me réveille tôt, alors qu’il fait encore nuit, pour aller observer le lever de soleil depuis le point de vue sur les terrasses de Duoyishu qui, paraît-il, vaut le détour. J’ai peu dormi et je suis fatiguée de la journée entière de mini bus qu’on a fait la veille, mais me réveiller tôt pour ce spectacle a été une des meilleures décisions de ce voyage et reste aujourd’hui un des meilleurs souvenirs que j’ai.
On arrive sur une plateforme en bois. Il y a quelques touristes déjà en position avec leur appareil photo, certains avec des drones. Ce n’est pas non plus la cohue et je trouve ma place. Il est aussi possible de descendre plus près des rizières pour avoir un angle différent. La vue sur les terrasses d’en haut est impressionnante. On en vient à se demander comment l’Homme a réussi à créer tout ça. Un système complexe d’irrigation, de bassins qui se juxtaposent et de petits chemins qui permettent de passer d’un bassin à un autre sans se mouiller les pieds.
C’est la beauté de la lumière que je retiens le plus de cette matinée. La réflexion du soleil sur les nuages puis sur l’eau des rizières est passée des tons roses puis oranges et enfin jaunes en quelques minutes. Un beau spectacle offert par Mère Nature.
Infos pratiques : organisez-vous avec votre hôtel la veille pour avoir un chauffeur qui vous attend avant le lever de soleil. Demandez le temps de trajet qu’il vous faut pour atteindre le panorama et pour prévoir d’arriver au moins 15 minutes avant le lever de soleil pour profiter du spectacle. Depuis l’hôtel The Twelve Manor, il faut compter 20 minutes de route. L’entrée sur la plateforme coûte 70RMB en basse saison (100 en haute saison). Gardez bien ce ticket car il vous permettra de vous rendre sur 3 autres panoramas gratuitement pendant 1 jour (Bada, Laohuzui, Qingkou).
Sachez aussi qu’il faut payer un droit d’entrée dans la région de YuanYang. Pour ma part, je n’ai pas eu à payer car je suis arrivée tard et personne n’était de garde à ce moment-là. En revanche, en repartant de la ville, les gardes ont vérifié que nous avions bien payé ce droit d’entrée. Ceux qui n’étaient pas allés au point de vue sur les terrasses ont dû payer 70RMB tandis que ceux qui avaient le ticket pour le panorama n’ont eu qu’à le présenter.
Randonner dans les rizières
Depuis l’hôtel The Twelve Manor, il y a plusieurs randonnées qui permettent de voir les rizières sous différents angles. J’ai fait celle qui prend à droite et qui dure environ 1h30/2h pour atteindre un autre point de vue pour le coucher de soleil. La randonnée est très sympa, elle longe les rizières où on croise parfois quelques buffles, des fermiers et les enfants des villages voisins. Le point de vue (Bada) est plutôt sympa mais moins impressionnant que Duoyishu car on voit les rizières sur le côté et les couleurs au coucher de soleil n’étaient pas aussi belles.
Autour des rizières
Outre les rizières, cette région est intéressante pour deux autres choses : les marchés et les minorités ethniques.
Marchés
Je me suis rendue aux marchés de Niujaozhai (Village Corne de bœuf) et de Shengcun pour avoir un aperçu de la façon dont vivent les locaux. C’est une façon très authentique de voir ce qu’ils consomment, comment ils s’habillent, comment ils interagissent entre eux et aussi avec les étrangers, très peu nombreux dans ce type d’endroits. C’est d’ailleurs au marché de Niujaozhai que j’ai fait cette belle rencontre avec une dame qui tenait un tout petit stand de tofu grillé. Alors que je me filmais dans le marché, elle est venue à ma rencontre pour me faire un gros bisou sur la joue et m’inviter à son stand. Je m’y installe volontiers en gardant en tête qu’elle me demandera sûrement de l’argent. Soit. Elle me prépare une petite merveille de sauce composée de sauce soja, d’ail, de coriandre, de piment et d’autres épices inconnues au bataillon et me fait signe de plonger le tofu dedans. C’est un délice ! Je veux prendre une photo avec elle pour le souvenir de cette jolie rencontre et je lui fais signe que sa tenue est très jolie. Ni une ni deux, me voilà au milieu du marché à porter le costume traditionnel des locaux ! Au moment de partir, j’offre de payer pour ce que j’ai mangé. Mais non, elle refuse catégoriquement. Elle faisait donc tout cela pour le plaisir de la rencontre et de l’échange ce qui rend ce moment encore plus fort.
Ce que je retiens de ces marchés c’est la façon dont les locaux font leurs courses. Ils viennent tous avec des paniers en osier (ou en bambou plutôt ?) ouverts qu’ils portent sur le dos et où ils stockent ce qu’ils achètent au fur et à mesure. Ils utilisent donc assez peu de plastique, sauf pour certaines denrées. Ensuite c’est la façon dont les locaux s’habillent. La plupart sont en costumes traditionnels, très jolis et colorés. Les marchés sont très variés dans ce qu’ils proposent : des légumes et de la viande, des épices, des pâtisseries, des vêtements, des jouets…
Minorités ethniques
Il est aussi possible d’aller à la rencontre des minorités ethniques de cette région comme les Hani, les Yi, ou encore les Dai.
Je me suis d’abord rendue à un spectacle qui a lieu une fois par an à Dashunzhai. J’assiste à des chants et des danses traditionnels, entourée uniquement de locaux qui invitent notre groupe à s’asseoir devant en nous donnant des assiettes de bananes, de cacahuètes et de riz violet étrange.
Un autre spectacle nous a été donné, plus intime et fait pour les touristes, à Malahu. Au programme, des danses traditionnelles, du chant et de la musique avec un instrument à 2 cordes dont j’ignore le nom, mais aussi avec de simples feuilles qui deviennent également un vrai instrument entre les doigts experts des locaux. Nous avons été invités à partager la dernière danse, le moment qui m’a le plus plu.
Où dormir à Yuanyang ?
L’hôtel The Twelve Manor est une petite merveille qui détonne complètement avec la simplicité du village dans lequel il se trouve. Il est décoré d’une façon très élégante et recherchée, dans des tons chauds et avec beaucoup de bois, rappelant où nous nous trouvons avec notamment des sacs de riz et de thé. Les chambres ont de grandes baies vitrées qui donnent directement sur les rizières. L’une des chambres a même un toit ouvert sur le ciel, pour dormir « à la belle étoile » depuis le confort de son cocon. Il y a également un karaoké DANS la chambre. Incroyable ! Le petit-déjeuner est au choix : soit chinois avec un bol de nouilles et des légumes, soit occidental avec du pain perdu. Délicieux ! Le personnel est adorable et la localisation de l’hôtel est parfaite pour explorer les rizières.
Où manger à Yuanyang ?
On mange très bien sur les marchés et dans les boui-bouis autour et ça ne coûte rien (10/20RMB). L’hôtel propose aussi des dîners à thème. J’ai d’abord testé la fondue chinoise qui consiste en un pot mis au centre de la table et rempli de bouillon chauffé au charbon où on met tout ce qui est présenté sur la table : viandes (poulet, porc, bœuf), légumes verts, tofu, champignons, pommes de terre, lotus, navet, carottes, etc. On laisse cuire quelques minutes et on les retire pour les mélanger à différentes sauces. Très bon et varié comme repas ! Un barbecue a aussi été proposé par l’hôtel, très bon également. Comptez environ 90RMB par repas et par personne.
Pour ce voyage dans le Yunnan, j’ai été invitée par Yunnan Roads, une agence de voyage française du réseau Asian Roads, spécialisée notamment dans la région du Yunnan qui organise des itinéraires sur mesure et qui nous a proposé un très beau programme (voir les prochains articles), a su s’adapter parfaitement aux attentes de notre groupe, et être très réactif en modifiant le programme quand c’était nécessaire. Nous avons été accompagnés par Antoine qui parle mandarin et a grandement facilité notre voyage en nous aidant à comprendre ce qu’il se passait autour de nous.
Notez que les prix que je vous donne sont les prix des entrées que j’ai payées en basse saison, au mois de novembre. En haute saison, il faut compter environ 30% de plus.
Bonjour, a quelle période êtes vous partie s’il vous plaît ?
Bonjour, c’était en novembre.
Bonjour , merci pour cet article fort intéressant. Nous prévoyons d’aller au Yunnan pour 18 jours en novembre . Je serai intéressée de recevoir votre article recap . Merci !
Je suis dessus, il sera bientôt terminé 🙂
Bravo pour ces articles! Le Yunnan fait partie de mes plans à plus ou moins long terme et je reviendrai donc probablement te poser quelques questions techniques, notamment pour les questions de communication.
Avec grand plaisir, je préparerai de toute façon un article récap’ sur toutes ces questions 🙂