A l’occasion de la COP21, nous recevons François et Clément, deux aventuriers qui préparent un tour du monde sans avion à la recherche de bonnes pratiques de production et de consommation d’énergie.
Pouvez-vous vous présenter ?
François : J’ai 32 ans, et je suis auto-entrepreneur dans le bâtiment. Je suis charpentier et j’isole les maisons, en essayant de trouver à chaque fois la solution la plus économique et écologique.
J’ai une passion pour l’escalade, et bien sûr le voyage. Je suis membre de plusieurs associations sur la région Rouennaise.
Clément : J’ai 27 ans, je suis conseiller énergie pour l’habitat, à Évreux. J’apprends aux gens qui veulent faire des travaux ou faire construire comment faire les bons choix à travers des activités pédagogiques et des conseils personnalisés.
Je suis également musicien et engagé pour l’environnement au quotidien.
Les Vagabonds de l’énergie, c’est quoi ?
C’est une association qui porte des projets de voyages sur la thématique de l’énergie. Robin et Arnaud l’ont créé pour leur voyage en 2011. Aujourd’hui, nous reprenons le flambeau pour un nouveau voyage totalement en adéquation avec leur étude sur les moyens de production d’énergie à travers le monde. Nous voulons montrer que l’homme doit être conscient de sa consommation d’énergie et se la réapproprier pour réussir la transition énergétique. C’est pourquoi nous allons rencontrer des habitants et des spécialistes du domaine aux quatre coins du monde. Nous voulons aller chercher ailleurs un enseignement à partir des expériences qui sont menées dans un tas de situations, de contextes différents. Et pour partager tout ça, on réalisera un documentaire vidéo.
Pourquoi avoir rejoint ce projet ?
Robin et Arnaud ont fait un super boulot, et d’ailleurs nous invitons tout le monde à regarder leur mini-documentaire. Sa conclusion explique que la sociologie de l’énergie, autrement dit l’étude des comportements et des changements d’habitude liés à l’énergie, est une des clés de la transition énergétique. Cette ouverture a résonné pour nous comme un appel à prolonger cette réflexion en continuant l’aventure.
Le départ est prévu pour quand ? Comment vous préparez-vous ?
On prévoit de partir pendant l’été 2016. Il nous a fallu un certain temps pour définir clairement notre projet, et coucher tout ça sur papier pour pouvoir le présenter autour de nous.
Aujourd’hui, nous sommes en recherche de partenaires pour nous aider à financer cette expédition, et début 2016, il va falloir nous attaquer à la préparation réelle du voyage : des prises de contact sur place, le matériel, toute la préparation administrative… on mesure de semaine en semaine le boulot qu’on a devant nous !
Quel itinéraire envisagez-vous ?
Là c’est une partie compliquée car il faut toujours faire des choix. Nous irons en Amérique centrale puis en Amérique du sud. Ensuite l’Australie, remonter vers l’Asie, la Russie et rentrer par l’Europe de l’Est. Pour tout vous dire, on avait prévu de faire tout ça dans l’autre sens, mais un de nos engagements est de ne pas prendre l’avion, pour respecter notre cohérence énergétique, et en bateau la traversée de l’océan Pacifique se fait plus facilement dans ce sens.
Quels sont les sites exemplaires en terme de production d’énergie que vous souhaitez absolument aller voir ?
C’est encore un peu tôt pour le dire. On a repéré plein de choses, mais rien n’est figé. Il y a des choses intéressantes partout, on va s’en fixer plusieurs mais nous voulons aussi nous laisser une grande liberté dans notre voyage pour favoriser les rencontres et les opportunités. Ce qui est sûr, c’est que nous irons vers des projets de relocalisation de la production d’énergie, qui favorisent les énergies renouvelables, et étudier comment un mode de vie peut s’y adapter. Dans certains cas ça marche, et d’autres pas ! C’est ça aussi qui est intéressant.
Quels moyens de transport allez-vous utiliser ?
L’auto-stop, le train, et le bateau-stop ou cobaturage. Ces moyens de transports nous permettent tous de rencontrer des personnes, et également d’être sobre en consommation d’énergie. Le gros défi, ce sera le bateau. La pratique du stop est plus courante sur les terres que sur les mers ! Mais c’est possible, et on s’y prépare déjà, pour mettre toutes les chances de notre côté. Ça aura une influence sur notre vitesse de voyage, et sur notre budget, c’est donc important de l’anticiper.
Et l’après-voyage, vous l’imaginez comment ?
Déjà, on aura un gros boulot de montage pour le documentaire. Et puis, on interviendra auprès des partenaires qui nous soutiennent pour présenter les résultats de notre étude. On s’attend donc à organiser des conférences, à rédiger des publications, à faire de la communication quand le documentaire sortira. On estime qu’on a à peu près un an de travail au retour. Ensuite, on verra, mais on espère donner envie à d’autres de poursuivre l’aventure ! Et pourquoi pas des femmes cette fois-ci ?
Un grand merci à François et Clément d’avoir répondu à mes questions ! Nous les retrouverons avant leur départ pour voir comment le projet a avancé.
En attendant vous pouvez visiter leur site en cliquant ici.
Que vous inspire ce type de voyage responsable ? Connaissez-vous d’autres voyageurs qui sont partis pour un projet de ce type ?
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