Costa Rica

Les parcs nationaux du Costa Rica

Ecrit par Pauline

Un parc national est un espace protégé qui assure la préservation d’un milieu naturel exceptionnel. L’objectif est de maintenir une harmonie entre faune, flore, paysages et activités humaines. L’équation n’est pas simple.

Le Costa Rica, un éco-système bien particulier

6% de la biodiversité mondiale se trouve au Costa Rica. C’est gigantesque pour un si petit pays ! Cette incroyable richesse méritait d’être protégée.

Depuis plus de 50 ans, le Costa Rica a pris beaucoup d’avance en termes d’écologie, notamment en recouvrant 25% de son territoire par des parcs nationaux, zones protégées ou réserves (chacun dépendant d’une réglementation différente). Champion du tourisme vert, il a su allier économie et environnement pour le bien-être des touristes et des habitants.

Le Costa Rica abrite 26 parcs nationaux. J’en ai, pour ma part, visité 4 :

Le parc national Volcán Arenal

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Le volcan Arenal se trouve dans la province de Guanacaste. Il a la forme d’un cône presque parfait, avec quasiment en permanence une auréole de nuages à son sommet, exactement comme les volcans qu’on dessine quand on est enfant. La ville la plus proche est La Fortuna, qui signifie « la chance » en espagnol.

Natural hot springs

On y trouve de nombreuses sources d’eau chaude. Forcément, qui dit volcan en activité, dit réchauffement des roches et de l’eau. Des tas de spas luxueux proposent de profiter des sources chaudes près du volcan, à des prix exorbitants. Merci, très peu pour moi !

Je sympathise rapidement avec un costaricien qui me propose de me faire connaitre une source gratuite (le río Tabacón). Je suis jeune et insouciante, je fonce ! Et quel bien m’en a pris ! Il me fait passer par la zone où les touristes sont habituellement amenés. Simple d’accès, ok, mais ça ressemble à des égouts !! Ouf, nous poursuivons… Nous passons par la jungle, et nous grimpons, grimpons, grimpons pendant quelques dizaines de minutes pour arriver à un endroit privilégié et désert. Nous nous trouvons en amont de la rivière, coincés entre de gros rochers. L’eau doit être à 40°C environ, une première expérience pour moi. Roger me montre que l’argile qui se trouve aux abords de la rivière peut servir de masque car très bon pour la peau. Il ne m’en fallait pas plus pour vouloir essayer, et nous voilà tout barbouillés !

Je retournerai au río Tabacón le lendemain à la fin d’une excursion. Cette fois nous resterons dans la zone touristique, beaucoup moins agréable avec tous ces groupes, verres en plastique à la main…

Randonnées / excursions

Un tas d’excursions sont proposées au départ de La Fortuna. Pour ma part, j’ai choisi :

DSC03603Une randonnée sur le Cerro Chato : il s’agit d’un autre volcan près d’Arenal. Son cratère est aujourd’hui un lagon couleur émeraude où l’on peut se baigner. La randonnée passe par une forêt tropicale dense et par l’Arenal Observatory Lodge d’où l’on profite d’une magnifique vue sur le volcan Arenal. Sur le chemin, prenez le temps d’observer l’écorce des magnifiques eucalyptus « Arco iris » ou « arc-en-ciel ».

Attention : par temps humide, la descente jusqu’au lagon peut être glissante. Je suis tombée 2 fois et heureusement que mes compagnons de randonnée ont arrêté ma chute 😉

Réserve de Caño Negro : cette réserve naturelle abrite une multitude d’oiseaux, caïmans, 3 espèces de singes (araignées, hurleurs et capucins) et aussi des tortues, lézards, iguanes… Elle peut se découvrir en bateau.

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Hébergement

C’est là que j’ai dormi. La ville est sans grand intérêt mais elle est le point de départ des excursions. Je n’avais rien réservé et, plutôt que d’écouter la dizaine d’alpagueurs, comme j’aime à les appeler, qui me stressent avec leurs « cheap cheap », « good guesthouse », « do you have a reservation ? » à peine la tête sortie du bus, je décide plutôt de suivre mon Lonely Planet.

Mauvais choix, en cette transition entre la haute et la basse saison (avril), le (pourtant) coup de coeur du guide est absolument vide. Déprimant ! Le lendemain, je m’installe dans la guesthouse d’un italien avec qui je voyage depuis 2 jours, « Las Cabinas Jerry ». C’est pas la foule non plus mais au moins je connais des gens. Le deuxième soir, je me retrouve même à partager une chambre avec une française. Bon plan !

Le parc national Manuel Antonio

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Vouée à devenir une station balnéaire, cette zone a été sauvée in extremis et déclarée parc national. C’est une des destinations touristiques phares d’Amérique centrale, ce qui ne facilite pas sa préservation. C’est pourquoi le nombre d’entrées est aujourd’hui limité.

A l’aventure…

Dans un premier temps, j’ai profité de la plage à l’extérieur du parc puis je me suis faufilée à l’intérieur de nuit grâce, encore une fois, à l’aide d’un costaricien qui connaissait bien les lieux. C’était magique… nous n’avions aucune lumière et tous les bruits comme les cris des animaux, les bruissements des feuilles, les craquements des branches, étaient décuplés. Une sensation de vivre en pleine harmonie avec la nature. Je ne vous cache pas ma crainte de croiser le chemin d’un serpent sans le savoir. Je finis par allumer ma lampe frontale et là, Ô surprise, des centaines de crabes crapahutent sur la plage et les chemins de sables. Ils profitent certainement de l’accalmie de la soirée pour vaquer à leurs occupations. Voilà une expérience que je n’oublierai pas. Je ne vous conseille cependant pas de le faire, à moins de bien connaître les lieux ou d’être avec quelqu’un du coin. C’est en effet interdit.

J’y retourne le lendemain en fin de matinée. C’est déjà trop tard pour y observer les animaux. Le mieux est de s’y rendre dès l’aube. Je recroise quelques crabes Halloween (on les appelle comme ça en raison de leurs couleurs), mais rien à voir avec la veille, des lézards aussi, et beaucoup de capucins moines qui font presque fuir les touristes tellement leur recherche de nourriture est agressive !

Outre l’observation des animaux, les plages y sont aussi très agréables : Playa Escondida Sur, Playa Manuel Antonio, Playa Puerto Escondido.

Le parc national Tortuguero

Ici, on change complètement de décor. Le parc national Tortuguero se situe dans une zone humide au Nord-Est du Costa Rica. Les averses y sont donc fréquentes, pensez à votre poncho !

Accès

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Il n’est accessible que par voie aérienne ou fluviale. J’ai choisi le bateau, et ce fût une aventure en soi. Il s’agit du mode de transport principal des touristes, certes, mais aussi des habitants. Vous vous retrouverez donc certainement à voyager avec toutes sortes de choses improbables : du sac de grain de 30 kg aux poules enfermées dans des boites en carton, jusqu’à l’écran plasma dernier cri ! Le voyage vaut le détour, vous verrez des crocodiles se reposant tranquillement sur le bord de la rivière, des hérons trônant majestueusement sur des troncs morts, et des familles profitant d’un moment de détente en se baignant ou en pêchant. J’ai même croisé le chemin d’un petit bateau à moteur qui transportait une vache. Évidemment, la vache étant trop imposante pour être SUR le bateau, elle était donc simplement délestée dans l’eau et transportée grâce à une corde. Système D, bonjour !

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Les tortues

L’attraction ici, ce sont les tortues (comme son nom l’indique). Personnellement, je suis arrivée à la fin de la période de ponte. Du coup, tout ce que j’ai pu voir, ce sont des restes d’œufs déjà éclos. Si vous avez plus de chance que moi et que vous tombez sur la bonne période, l’important est d’être accompagné par un guide certifié. Certaines compagnies emploient même d’anciens braconniers. Pourquoi c’est intéressant ? Ces braconniers qui tiraient autrefois leurs revenus du pillage des nids trouvent aujourd’hui plus d’intérêt à préserver l’environnement des tortues afin d’attirer les touristes venus justement pour les voir. Un système vertueux, en somme.

Le village

Visitez le village où la vie est paisible, et baladez-vous sur les plages de sable noir qui se trouvent encore dans leur état sauvage.

Le parc national Cahuita

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Accès

De Puerto Viejo de Talamanca, il est possible de louer un vélo pour se rendre au parc national de Cahuita, qui se trouve à environ 8km. Le parc protège la zone terrestre côtière mais aussi, et surtout, la zone maritime abritant des récifs coralliens de grande importance écologique.

Paradis sur Terre

Le site a clairement des allures de carte postale : plages de sable blanc, cocotiers inclinés vers la mer, eau turquoise… Une idée du paradis !

Vous y découvrirez une faune et une flore remarquable. Attention, là aussi, à ne pas vous faire piquer votre nourriture par les capucins moines ou les ratons laveurs.

Tous responsables

Même si c’est tentant, et qu’ils sont peu farouches, ne leur donnez rien à manger. Ce sont des animaux sauvages, qui doivent le rester pour leur survie. Leur donner de la nourriture disponible immédiatement sans qu’ils aient à la chercher ne leur rend pas service. Soyez-en sûrs, ils n’ont pas besoin de vous pour manger, la forêt leur offre déjà tout ce dont ils ont besoin.

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Le statut de parc national est une avancée en terme d’écologie, mais ce n’est pas une fin en soi. Chaque visiteur doit être responsable et conscient de son impact sur son environnement immédiat. Renseignez-vous, choisissez les bons guides, et laissez les lieux comme si vous n’y aviez jamais mis les pieds. La nature vous remerciera 😉

Et vous, avez-vous déjà visité des parcs nationaux du Costa Rica ou d’ailleurs ? Qu’en avez-vous pensé ? La protection de ces zones, et parfois leurs contraintes imposés aux visiteurs (nombre limité par exemple), vous paraissent-elles utiles ? 

2 Commentaires

  • On a eu la chance de visiter la réserve de monteverde il y a quelques années (à ce moment là c’était déjà pas mal visité mais peut être moins que maintenant) et nous avons pu voir de nombreux animaux et notamment le célèbre quetzal, une famille entière !
    Effectivement le costa rica est une belle destination pour la nature mais attention à ce qu’elle ne devienne pas un parc d’attraction géant. Malheureusement de nombreux voyageurs oublient que les animaux sont …sauvages et qu’il ne faut pas les nourrir.
    Mon rêve au costa rica serait de randonner dans le corcovado !

    • Laura, c’est vrai que beaucoup ne se rendent pas compte du mal qu’ils font en donnant à manger aux animaux sauvages… On a beau rappeler les enjeux, on se sent vite impuissant face aux masses… Ah le Corcovado, c’est aussi mon grand regret de ne pas avoir pu m’y aventurer 🙂

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