Réflexions & Confidences Thaïlande

Le jour où je me suis fait voler mes affaires en voyage

Pire expérience de voyage
Ecrit par Pauline

Les mauvaises expériences font aussi partie du voyage. Malheureusement, il faut s’y attendre et y être préparé. Pour moi, c’est en Thaïlande que j’ai vécu ce que redoute tout voyageur.

Sur une plage de Ko Phi Phi

C’est sur cette île déjantée où chaque soirée ressemble à une full moon party que l’histoire se déroule. Ce soir-là, je décide d’arpenter les rues avec mes 2 nouveaux amis français, Sylvain et Bastien, rencontrés sur le bateau. La soirée se passe bien, et nous finissons nous aussi par fouler le dancefloor qui n’est autre que du sable et quelques planches en bois.

Ko Phi Phi

Ile de Ko Phi Phi – Photo ©Pixabay

Je suis partie vite de l’auberge avec toutes mes affaires, ne prenant pas le temps de trier ce qu’il serait plus prudent de laisser. Et vu la foule de fêtards qui jonchent la chambre, je me sens plus en sécurité en emmenant tout avec moi. Grave erreur.

Je m’éclipse de la soirée pour marcher un peu sur la plage. Je m’assieds. 20 secondes d’inattention plus tard… mon sac a disparu.

Un cauchemar

Si le vol de ses affaires est tant redouté par les voyageurs, c’est qu’il peut remettre en cause tout le voyage.

J’avais absolument tout ce que j’avais de plus précieux dans ce sac. Non, pas « juste » mon passeport, mon portable ou ma carte bleue… Mais bien tout ça à la fois ! Et c’est pas fini. Accroche-toi, la liste est longue. Il y avait aussi mon appareil photo, 130 € (que je venais de retirer car je n’avais plus rien), ma montre-réveil, la carte d’accès à l’auberge et même mes lunettes de vue et ma plaquette de pillule ! Quand je parlais de mes biens les plus précieux, je ne mentais pas…. Bon accessoirement il y avait aussi ma carte jeune SNCF, les contacts de ma banque, la photocopie de mon passeport… Et puis en soi le sac que j’avais acheté au début de mon voyage était aussi une perte. [Note à moi-même : ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier]

Bref… TOUT. Ne me restait que mon backpack avec mes affaires du quotidien (vêtements, trousse de toilette, médicaments, etc.). Sac que j’aurais largement préféré me faire voler.

Ma pire expérience de voyage

Photo ©Pixabay

Je n’arrive pas y croire, mon sac était là juste à côté de moi. D’abord dans le déni, je me dis qu’il est sûrement là, quelque part. Une mini tempête de sable a dû avoir lieu quand j’avais le dos tourné et a enseveli mon sac. Me voilà en train de creuser désespérément. Mes amis viennent à la rescousse. Le voleur ne doit pas être bien loin. Voilà qu’ils courent partout, pendant que je suis complètement sous le choc. On demande à tous les potentiels témoins s’ils n’ont pas vu quelque chose. Rien. On tombe sur un vieux policier. Il essaye ou fait semblant de nous aider mais ne fait que nous retarder en nous posant 30 fois les mêmes questions. Quelques minutes plus tard, il crie avoir retrouvé un sac. Ce n’est pas le mien, et il est complètement vide. Je ne dois pas être la première victime de cette soirée.

On finit par abandonner les recherches. Après un coup de fil à ma mère pour la prévenir et lui demander de faire opposition sur ma carte bancaire, je me faufile dans l’auberge pour y dormir quelques heures. En vérité, j’ai simplement attendu que le soleil se lève pour continuer mes recherches, de jour.

Je me mets à fouiller les poubelles, à demander aux balayeurs sur la plage, aux serveurs des restaurants, aux employés des hôtels. Pas dans l’espoir de retrouver mon argent ni mon passeport mais au moins mes lunettes de vue… Je comprends assez vite que, même ça, ça peut se revendre.

Il est temps d’accepter et d’agir

Après le vol de mes affaires, je porte plainte au commissariat de l’île de Ko Phi Phi. Les policiers sentent la corruption (ou l’extrême fainéantise) à plein nez et font le strict minimum. Ils me délivrent le papier en thaï et me pressent vers la sortie. Ils ne me demandent même pas à quoi ressemblent les voleurs. Et pourtant, ces derniers ont les mêmes techniques et se réunissent aux mêmes endroits. Impossible que la police ne s’en soit pas rendu compte. Et pourtant… rien ne change.

Ma pire expérience de voyage

Un vrai travail d’investigation – Photo ©Pixabay

J’insiste pour pouvoir passer un coup de fil à l’ambassade car je n’ai plus de téléphone et l’ambassade ne prend que sur rendez-vous. Après 2 essais, je réussis à avoir quelqu’un qui ne maitrise visiblement pas les transferts de ligne. Elle me raccroche au nez au lieu de me passer la bonne personne. Les policiers perdent patience et me disent d’attendre dehors, que si l’ambassade rappelle, ils me préviendront. 30 minutes d’attente plus tard, pas de nouvelles, je me décide à partir.

J’y retourne le lendemain pour leur demander si je peux faire une ultime tentative d’appel mais les policiers me le refusent catégoriquement « T’es française, t’as de l’argent ! » … OK ! Le pays du sourire, qu’on m’avait dit !

Ma carte d’accès à l’auberge, pour laquelle j’avais payé une caution, était aussi dans mon sac volé. La gérante américaine de l’auberge a été, elle, très compréhensive et m’a proposé de payer une autre nuit supplémentaire avec l’argent de la caution (car oui j’ai l’habitude de payer nuit par nuit pour pouvoir partir du jour au lendemain si l’envie m’en prend). En plus, elle avait fait une photocopie de mon passeport à mon arrivée et m’en a fait une copie. Cela a facilité mes démarches à l’ambassade.

Sans argent pendant 2 jours, Sylvain et Bastien m’ont nourri. Mes parents avaient tenté un transfert Western Union par internet qui n’a pas fonctionné. Ils ont dû attendre le lendemain matin pour retenter dans un bureau de poste. Cette fois, ça marche. Seulement, pour retirer l’argent, il faut un passeport, un vrai, et pas juste une pauvre photocopie. C’est donc le passeport de Sylvain qui m’a permis de retirer l’argent.

Une fois l’argent en main, la majorité de mes problèmes était résolue. Je pouvais enfin me nourrir, me loger et me déplacer. Ne restait que la question du passeport.

Il me restait encore une semaine avant mon vol retour. J’arrête donc mon voyage pour remonter sur Bangkok. Je remonte en 3 jours. Une fois arrivée, je me trouve une auberge près de l’ambassade (auberge que je recommande chaudement d’ailleurs : le Mile Map Hostel). Je vais faire des photos d’identité pour le laissez-passer. Je suis à l’ambassade dès l’ouverture. Je me pointe comme une fleur sans rendez-vous, n’ayant jamais réussi à les avoir au téléphone.

Ma pire expérience de voyage

Bangkok – Photo ©Pixabay

Nous sommes 3 à avoir eu la même idée. Je me dis que je ne passerai jamais… et finalement la chance a joué en ma faveur. L’une des 3 n’avait pas de photos d’identité, l’autre n’avait pas de billet de sortie de Thaïlande et était en train de chercher un vol et le premier rdv était en retard. Ayant tout les documents nécessaires, je suis donc passée la première.

On me fait un laissez-passer en 15 minutes après les vérifications d’usage. Mais ce n’est pas terminé… Je dois ensuite me rendre au centre d’immigration pour être en règle. Il se trouve dans un centre commercial et des centaines et des centaines de personnes attendent d’être pris en charge. Un bordel sans nom ! J’y passerai tout le reste de la journée. Heureusement, je rencontre Ann, une vieille thaïe, ancienne expat aux Etats-Unis qui m’aide à comprendre le fonctionnement et à passer le temps. Je finirai par l’appeler Auntie Ann. Une belle rencontre.

Une fois les démarches faites, je cherche un moyen de quitter Bangkok pour profiter de mes derniers jours de voyage. Je me dirigerai vers Ko Chang.

Du positif dans cette histoire ?

La veille du vol, j’avais réservé une excursion dans les îles alentours, une journée qui s’annonçait magique. Au programme, notamment, la plage du film « La Plage » (y a comme un écho !) avec Leonardo Dicaprio.

Ma pire expérience de voyage

Un décor de rêve pour se remettre de ses émotions – Photo © Sylvain V.

Suite au vol, je pensais annuler puisqu’il fallait que j’aille porter plainte au poste de police. Je me suis finalement laissée convaincre par Sylvain et Bastien. La police peut attendre. Je me suis donc jointe à ce boat trip et cette journée fut exceptionnelle. Un sentiment de liberté indescriptible m’a parcouru : ne se posait plus la question du matériel à emmener, du « si j’emmène mon appareil, je risque de le casser, mais est-ce que je prends le risque pour avoir des souvenirs ». Un maillot de bain, une serviette et me voilà parée !

Je me suis sentie libre et détachée de tout bien matériel, plus rien de pire ne pouvait m’arriver et c’est là où j’ai le plus profité !

Cette histoire m’a fait passer par toutes les phases du « deuil » : choc sur le coup, déni en cherchant mes affaires sous le sable (!), colère contre les voleurs et les policiers, tristesse, puis enfin la résignation en l’espace de quelques heures… un ascenseur émotionnel sans pareille ! J’ai eu du mal à pardonner car les voleurs n’ont pas été retrouvés (si tant est qu’ils aient été recherchés) et la corruption locale m’a écœuré.

Aujourd’hui, je ne ressens plus de colère. Cette mauvaise expérience est devenue une anecdote et m’a surtout servi de leçon. Je relativise évidemment en me disant que mes pertes ne sont que matérielles et je fais beaucoup plus attention maintenant.

Je vous ferai prochainement un article récap’ sur quoi faire en cas de vol en voyage.

Des questions, réactions ? Laissez-moi un commentaire plus bas…

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Vol de mes affaires en Thailande

 

14 Commentaires

  • Hello Pauline! J’ai eu aussi des mésaventures de vol. Je travaille à Bangkok mais suis rentrée quelques jours à Paris pour un mariage. Un soir, mon sac m’a été volé à Paris Gare de Lyon et j’ai été vraiment dégoutée! Il y avait mon passeport, mon permis de travail thai ainsi que quelques bijoux. Je comprends ce que tu as vécu et je pense que le positif dans tout cela ce sont bien les leçons qu’on peut en retenir!! Partout tu as des voleurs et partout il faut faire très attention avec ses affaires persos. Et aussi bien sur relativiser mais pour mon cas, cela me prend pas mal de temps pour digérer!

    • Je te comprends tellement… j’ai mis du temps à digérer en effet et puis au final on se dit que ce n’est que matériel et qu’il y a pire. Ca apprend surtout à faire plus attention après comme tu dis ! Courage dans tes démarches pour récupérer tous tes papiers…

  • « En vérité, j’ai simplement attendu que le soleil se lève »
    J’ai vécu la même chose. Etant encore étudiant, ce fut « la perte » de mon smartphone dans ma chambre. Smartphone récemment acheté avec mes petits sous. Tout était dedans. On venait d’arriver à Dublin. On devait tous sortir en boite, je n’étais pas d’humeur, je suis resté dans ma chambre toute la nuite à essayer de trouver le sommeil. Le lendemain, il s’est avéré qu’un petit rigolo l’avait caché au fond de ma paire de chaussure de rechange… #JoieExtreme
    Moi c’est la perte des photos (ainsi que du matos, aussi, qui me ferait mal). Mon matos de travail quoi.

    • Sympa les potes ! J’imagine ta joie en le retrouvant !! La perte des photos m’a bien fait mal, je confirme… le matos aussi mais ça va, je n’étais pas encore sur de la vraie qualité à l’époque. Aujourd’hui ce serait différent ! Dans ces moments, t’as l’impression d’être dans un mauvais rêve et tu cherches désespérément à faire un Ctrl+z pour effacer cette mauvaise expérience !

  • Comme tu dis, tout ce que redoute le voyageur!! Après 3 ans passé à voyager, je me rends compte que je suis tout le temps sur mes gardes avec mes affaires. Et ma hantise c’est exactement ton histoire… un moment d’égarement et hop! C’est horrible. et tu te sens démunie face à la population locale qui ne t’aide pas. Je me suis fait voler seulement de l’argent au chili. Je l’avais oublié dans ma valise… erreur… 500€ quand même qui ardu faire des heureux mais j’avais la rage quand le mec de l’hôtel m’a dit: « c’est taparole contre la notre, alors tu peux toujours porter plainte..; » ouais. Enfin, ça reste matérielle et j’avais toujours mon passeport 🙂

  • Aie aie air, décidément l’Asie ne semble plus aussi safe qu’elle ne l’était avant :(. Il m’est arrivée le même type de mésaventure au Cambodge, je t’invite à lire l’article ici : Une-voyageuse.com/2016/08/03/ce-jour-ou-jai-regrette-detre-partie-seule-en-voyage ! Maintenant ce qui est positif c’est qu’on ne nous y reprendra pas une seconde fois !

    • Eh oui comme tu dis… après même si je suis plus prudente, je suis sûre que ça pourrait m’arriver de nouveau. Si quelqu’un veut vraiment te voler, il trouvera toujours un moyen, et voyager en solo facilite grandement la tâche malheureusement 😉

  • J’ai eu le coup lors de mes premiers voyages, en Espagne. Je mangeais au fast food, j’avais mis mon sac en bandoulière et en partant sac disparu ! Dedans : mes clés, mon appareil photo, ma carte d’identité, mon portable ! Sur le coup, il y a le déni en mode « c’est pas possible » et finalement direction le commissariat, heureusement ‘c’était le dernier jour, j’ai récupéré du liquide avec la caution que j’avais laissé, et j’ai su me débrouiller mais c’est clair que ça le fait pas :s

  • Et bien moi il m’est arrivé presque la même, mais surtout le même sac! (Sans la plaquette) 5 jours apres l’arrivé d’un trip prévu de 9 semaines au Perou, donc la forcément ca remet en question le trip en entier … à la finale apprendre à vivre au jour le jour sans un sous et sans un bien à fait de ce voyage quelque chose de magnifique ! Peut être même plus que ce qui « aurait dû » se passer !

    • Contente de ne pas être toute seule à avoir vécu ça. C’est impressionnant ce que ça peut nous faire changer d’état d’esprit d’un coup ! Au final, on a besoin de si peu pour être heureux 🙂

  • Alors ça ? Ca m’est jamais arrivée. Heureusement ! Je n’aurai pas du tout aimé, je pense même que j’aurai carrément paniquée. Mais je me suis faite voler mes papiers en Angleterre et au Chili… Mais j’ai toujours eu beaucoup de chance, donc pas trop de conséquences. Mais c’est vrai que quand ça arrive c’est un peu beaucoup l’horreur !

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